La panthère des neiges

J’ai lu un livre de photographies !!!

parce que les photos étaient de Vincent Munier ; Vosgien découvert par hasard au festival international de la photo animalière de Montier en Der il y a une quinzaine d’années. Ses photos, ses propos,sa simplicité ont résonné dans notre famille, Son émerveillement du beau de la vie, son retrait d’homme face à tous les êtres vivants nous ont touché, ému.

Sa rencontre avec Sylvain Tesson,géographe,écrivain voyageur à pied, en vélo dans des contrées extrêmes et l’amitié des deux hommes les ont amené en voyage au Tibet « sur les traces de la panthère des neiges » Munier est l’œil et Tesson le crayon

Si les photos de Munier nous rappellent que la terre n’est pas la propriété unique de l’homme,que les animaux y sont plus adaptés et leur présence plus ancienne et respectueuse car implicitement ils connaissent les conditions de leur survie,Tesson conscientise notre place avec ses mots et son regard aciéré sur lui-même et percute ma petite tête ! Quel bonheur !

J’ai envie de vous faire partager quelques moments de ce livre .

Tesson qui avait parcouru le monde dans un déchaînement de kilomètres, de mobilité : »sans

porter attention a ce qui se passait autour de moi »apprend de Munier l’immobilité,l’affût

« A l’affût , on connaît ce qu’on attend …..si rien n’arrive on lévera le camp, décidé à reprendre l’affût le lendemain. Alors si la bête se montre ce sera la fête. On accueillera ce compagnon dont la présence était sûre mais la visite incertaine »

«  Avec Munier je commençais à saisir que la contemplation des bêtes vous projette devant votre reflet inversé, les animaux incarnent la volupté,la liberté,l’autonomie : ce à quoi nous avons renoncé »

La panthère….Munier la repéra à 150 mètres de nous….mais je mis un long moment à la détecter c’est à dire à comprendre ce que je regardais. Cette bête était pourtant quelque chose de simple….or la conscience met du temps à accepter ce qu’elle ne connaît pas .L’œil reçoit l’image en pleine face mais l’esprit refuse d’en convenir »

Il n’y a pas qu’au Tibet que des milliers d’yeux nous surveillent,inquiets pour eux et pour nous. Les animaux voient notre hyperactivité réduire leurs domaines et mettre la vie en péril.

Est-ce que l’humanité voudrait enfin reconnaître sa dépendance bienheureuse à tous ces êtres vivants , de la panthère des neiges de Tibet aux insectes,vers,odonates,blattoptères,coléoptères lépidoptères et autres inconnus de nous , trop petits pour être vu de nos yeux et reconnu de nos esprits. Sans eux pas de terre habitable pour les humains et leurs petits !

« Des esprits monotones reprochaient à notre ami ( Munier) de saluer la beauté pure et elle seule. »

« on m’en veut d’esthétiser le monde animal se défendait-il, mais il y a suffisamment de témoins du désastre ! Je traque la beauté, je lui rends mes devoirs. C’est ma manière de la défendre.

Kris